Innovation

Business angels : financer les entrepreneurs innovants

Qu'est-ce qu'un business angel ?

Qu’il soit ancien dirigeant d’entreprise, family officer1 ou un enthousiaste de l’économie de demain, l’investisseur providentiel agit à titre personnel ou pour la famille fortunée qu’il représente. Il affecte une faible partie d’un patrimoine financier (maximum 5 à 10%) au financement de projets de créateurs d’entreprises innovantes ou à fort potentiel de croissance.

Il intervient généralement en phase de création, de recherche et développement du concept ou du produit. La phase où l’entrepreneur a le plus besoin de financement (après la phase « d’amorçage »).

Une aventure qui n’est pas dénuée de risque : le retour sur investissement est loin d’être garanti lors de la revente de la participation à moyen terme (maximum 5 ans). Mais l’aspect financier n’est pas sa seule motivation.

Business angels : comment interviennent-ils ?

À la différence de l’investisseur participatif en capital (equity crowdfunder) qui est un pur investisseur financier, le business angel accompagne un projet entrepreneurial :

  • en lui consacrant du temps
  • en mettant son expérience à la disposition du créateur d’entreprise, ainsi que son expertise pour diriger une entreprise, mais sans intervenir dans la direction ou la gestion de cette nouvelle entreprise.
  • en s’appuyant sur son réseau relationnel ou professionnel, pour promouvoir le concept novateur et lui permettre de devenir produit, en lui conférant notoriété et crédibilité.

Le business angel peut activer ses réseaux personnels pour détecter des projets et réaliser seul ses investissements. Mais le plus souvent, il adhère à un réseau. Ces associations peuvent être spécialisées dans un secteur économique (santé, biotechnologie, développement durable...), communautaire (diplômés d’une grande école, investisseurs féminins...), voire régionaux.

Bussiness angels et créateurs d’entreprises : quelle relation ?

En pratique, l’entrepreneur à la recherche de financements dépose un dossier auprès d’un réseau d’investisseurs providentiels. S’il est retenu, il présente son projet (pitch) à un comité de sélection ou jury composé de membres du réseau.

Les business angels intéressés étudient et valorisent plus précisément le projet, pour négocier ensuite leur entrée au capital et signer le pacte d’actionnaires.

Ils participent :

  • soit directement et à titre individuel, en inscrivant éventuellement leur prise de participation dans leur PEA.
  • soit, pour des projets plus importants, indirectement et collectivement en se regroupant au sein d’une société d’investissement de business angels (SIBA), prenant la forme juridique d’une SA ou SAS, ou d’une société de capital risque pour ses avantages fiscaux.

Les business angels en quelques chiffres

Acteurs de l’écosystème entrepreneurial, les business angels ont financé 455 opérations en 2018 (509 en 2017), pour un montant de l’ordre de 37,3 millions d’euros, en repli de 23% par rapport à 2017 (48 millions)2.

Ils participent aux premiers tours de table des créateurs d’entreprises, en accordant des participations allant de 10 000 € à 500 000 € : ils répondent ainsi aux besoins de financement des petites entreprises, délaissées par les fonds de capital-risque.

Ils complètent l’offre de financement participatif (336 millions d’euros en 2017), qu’il s’agisse d’apport en capital (crowdequity) ou de prêt aux entreprises (crowdlending).

Enfin, les apports en fonds propres des business angels créent un effet de levier en favorisant les financements bancaires accordés aux créateurs d’entreprises, dont l’offre s’est adaptée et élargie depuis plusieurs années.

1 Family officer : gestionnaire de patrimoine ou gestionnaire de fortune.

2 Source : Fédération des réseaux de business angels www.franceangels.org