Vente : les nouveaux enjeux du paiement
Le paiement est devenu un levier de différenciation et de performance. Quelles tendances se dessinent dans le domaine de la vente ? Rencontre avec Fabrice Rebeilleau, spécialiste Flux et Solutions de paiement.
Quelles tendances constatez-vous parmi vos clients, en matière de vente en ligne ?
Fabrice Rebeilleau : Ce que nous constatons, c’est une façon de commercialiser qui s’adapte de plus en plus aux cibles, avec des tendances qui se confirment, comme l’omnicanalité. On considère de plus en plus le commerce en ligne et physique comme un tout. Les deux se complètent plus qu’ils ne s’opposent, le tout au bénéfice du consommateur qui a ainsi plus de facilités pour acheter ses biens et services. C’est ce qu’on appelle l’omnicanalité.
On note également le succès grandissant des places de marché ou « marketplaces ». 53% des e-acheteurs ont effectué leur dernier achat en ligne sur ce type de site1.
Ce mode de commercialisation n’est plus réservé aux grandes structures. On voit de plus en plus des acteurs de taille intermédiaire aller chercher du trafic complémentaire sur leur site en proposant des produits du même univers, mais en provenance d’autres vendeurs. Nous avons un client, par exemple, qui vend des meubles et qui a complété son offre par des articles de déco en provenance d’autres enseignes. C’est malin car cela génère du trafic supplémentaire, sans aucune concurrence. Nos clients qui mettent en place ce type de stratégie ont compris qu’il y aura bientôt de sérieux problèmes de trafic (en l’occurrence d’insuffisance de trafic) vers les « petits » sites indépendants. Les vendeurs se regroupent autour d’univers de besoins (maison, décoration par exemple) pour maximiser le trafic et les ventes sur un site unique.
Quels conseils donnez-vous à vos clients qui développent une place de marché ?
Fabrice Rebeilleau : Quand on réunit plusieurs vendeurs sur un même site, le traitement des flux financiers est un enjeu, il doit être organisé. Il faut que chaque vendeur se fasse payer pour ses propres ventes. La place de marché peut organiser l’encaissement des paiements des clients pour le compte des vendeurs : c’est ce qu’on appelle l’encaissement pour compte de tiers.
L’encaissement des paiements pour compte de vendeurs tiers s’inscrit dans un cadre réglementaire très précis. Il est ainsi possible de faire appel à un établissement de paiement agréé pour ce faire.
À la BECM, nous leur proposons PaySurf, qui remplit ce rôle et permet à nos clients d’être en conformité vis-à-vis de la réglementation.
Grâce à ce système, il est possible de distinguer les flux financiers de chaque vendeur, et de déterminer les systèmes de commissionnement. Nos clients soulignent la qualité de notre API (Application Programming Interface ou interface de programmation d’application). L’autre point fort, c’est que toutes les données sont stockées sur nos serveurs, en France.
Et du côté du commerce physique, observe-t-on des tendances équivalentes ?
Fabrice Rebeilleau : À l’instar du e-commerce, la tendance qui domine est la recherche d’une expérience client sans friction, sans couture... mais sans négliger le côté commerçant.
À la BECM, nous proposons Monetico Retail, qui est une plateforme de paiement omnicanale pour accompagner nos clients sur leurs besoins d’encaissements en magasin et en ligne. Cette solution monétique leur permet d’avoir une vision globale de leurs encaissements sur tous leurs canaux de vente et de piloter leur parc TPE grâce au portail utilisateur.
Grâce à notre partenariat avec une solution de commerce unifié, Monetico Retail permet aussi de proposer à un consommateur tous les produits en stock de l’enseigne, indépendamment de leur localisation. Concrètement, dans une boutique de chaussures, il est possible de proposer un modèle issu du stock d’un autre point de vente, même franchisé, et d’encaisser directement sur place, en toute transparence pour l’acheteur.
Tout est fait pour que rien ne puisse venir gripper le processus de vente. Je vous donne un autre exemple : la France accueillera bientôt des évènements sportifs internationaux qui attireront encore plus de touristes que d’habitude. Nous conseillons de faciliter le paiement pour tous ces clients. Cela passe par l’acceptation des devises sur les TPE, le paiement en plusieurs fois, les chèques vacances dématérialisés, mais aussi la prise en compte de pourboires ou de microdons.
Avec DCC, la BECM permet aux commerçants d’encaisser en euros tout en permettant à leurs clients étrangers de régler dans la devise de leur carte.
Nous leur proposons également d’offrir le paiement en plusieurs fois.
Côté restauration, les paiements à table tendent à se développer, nous proposons la solution LYF à nos clients restaurateurs pour qu’ils puissent proposer ce mode d’encaissement et gérer en même temps les commandes à table et les pourboires.
Mettre en place ce type de solutions nécessite des investissements, que proposez-vous à vos clients ?
Fabrice Rebeilleau : plusieurs solutions existent, mais celle qui correspond le mieux à ce type d’investissement est le Prêt Transition Numérique, qui permet le financement de programmes d’investissements liés à la digitalisation des activités, avec des solutions technologiques pour améliorer la productivité, réduire les coûts et prendre des parts de marché.
Finalement, la solution de paiement peut devenir un levier de développement de l’activité ?
Fabrice Rebeilleau : Oui, c’est exactement cela. Pendant longtemps, le paiement était un sujet de bout de chaine, aujourd’hui c’est un sujet de dirigeant, complètement stratégique.
Cela permet d’améliorer non seulement l’expérience client mais de faciliter la vie du vendeur, avec des réconciliations de flux plus simples et plus rapides.